Le Festival dans les mots d’Ariane Brisson

Nommée « Découverte de l’année » au gala des Prix Opus 2019-2020 ainsi que Grande Lauréate au convoité Prix d’Europe en 2013, la flûtiste Ariane Brisson ne cesse de captiver le public et la critique par la finesse de son jeu et la sincérité de ses interprétations.

Flûte-solo de l’Orchestre symphonique de Drummondville ainsi que des Grands Ballets canadiens de Montréal, Ariane mène depuis plusieurs années de fructueuses collaborations auprès des plus grands ensembles orchestraux du Québec, dont les Violons du Roy et l’Orchestre symphonique de Montréal, la menant à jouer régulièrement en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Ariane est flûtiste et directrice artistique de Pentaèdre.

Parlez-nous de votre parcours musical, de vos débuts à aujourd’hui. Nous avons envie de comprendre ce qui vous a amenée à la musique et à votre instrument.

J’ai débuté la flûte à l’âge de 7 ans, tout simplement parce que j’avais une certaine facilité à en sortir des sons – en réalisant quelques années plus tard que jouer de cet instrument n’était pas si facile que ça!

C’est lors d’une matinée jeunesse de l’OSM à laquelle j’ai assisté, lors de ma première année à l’école secondaire Joseph-François-Perrault, que j’ai su que je voulais devenir musicienne et jouer dans un orchestre pour gagner ma vie – j’étais bien déterminée, à 12 ans seulement!

J’ai par la suite étudié au Conservatoire de musique de Montréal, où j’ai appris les bases du métier de musicien et développé mon jeu instrumental. Puis, à la DePaul University’s School of Music, on m’a encouragé à trouver ma voie/voix : c’est là qu’ont germées plusieurs éléments qui façonnent aujourd’hui mon identité artistique.

Enfin, plus récemment à la faculté de musique de l’UdeM, ma curiosité m’a amenée à entreprendre des recherches doctorales sur l’interprétation et la pédagogie de la flûte.

Le programme de cet été vous a permis de rencontrer plusieurs acteurs internationaux du milieu de la musique classique. Qu’est-ce que vous retenez de ces rencontres et comment pensez-vous qu’elles vous guideront ? 

Nous avons eu l’occasion de discuter d’une multitude de choses inspirantes lors des échanges pendant cette semaine de mentorat, et toutes avaient en commun un élément : l’authenticité.

  • l’authenticité dans l’identité artistique,
  • l’authenticité dans la façon de gérer sa propre carrière
  • l’importance de s’entourer de gens de confiance,
  • d’écouter sa voix intérieure et dans la façon de construire son image publique, notamment sur les médias sociaux.

Quel a été l’impact du Festival de Lanaudière dans votre vie ?

Ma première présence au Festival remonte à l’été 2007, alors que j’étais stagiaire au camp musical du Père Lindsay et où j’avais eu la chance d’écouter un concert à l’amphithéâtre.

Dix ans plus tard, à l’été 2017, j’ai eu le bonheur d’y jouer pour la première fois lors d’un concert conjoint entre les Violons du Roy et iMusici, dirigés par Jean-Marie Zeitouni et Bernard Labadie.

Depuis, je me sens privilégiée d’y revenir chaque été, que ce soit au sein de l’OM, de l’OSM, des Violons du Roy ou d’autres ensembles. La région de Lanaudière est désormais associée pour moi à plusieurs souvenirs musicaux et demeure près de mon cœur, d’autant plus parce que la famille de mon amoureux y vit!

Quels concerts de la saison 2022 vous ont le plus marquées ?

Par Annie Bigras

Plusieurs concerts de la saison 2022 ont été marquants pour moi ! Tout d’abord Rafael Payare dirige Daphnis et Chloé avec l’OSM (mon premier Daphnis au sein d’un orchestre). J’ai beaucoup aimé Rossinimania ! avec Ariane Matiakh à la direction.  Je garderai toutefois un souvenir indélébile du concert Wagner épique réunissant l’OM, Yannick Nézet-Séguin et trois chanteurs incroyables (Christine Goerke, Brandon Jovanovich et Franz-Josef Selig). À couper le souffle!

Pourquoi recommanderiez-vous à de jeunes interprètes de participer à un programme de réseautage tel que celui du Festival de Lanaudière ?

Le programme de mentorat est arrivé à un moment opportun dans le développement de ma carrière : celui-ci m’a permis d’approfondir des réflexions et d’en confirmer d’autres. Les discussions avec les grands acteurs de l’industrie musicale internationale de passage au FIL étaient importantes, mais également celles avec les autres stagiaires du programme.

Avoir la chance de tisser des liens forts avec de jeunes musiciens de ma génération, de prolonger la discussion au-delà des rencontres planifiées en partageant ensemble nos doutes et remises en question et de collectivement nous développer à ce moment charnière de nos carrières, le tout dans une admiration réciproque, est vraiment un cadeau précieux.

Dans quelques années, qu’est-ce qui, selon vous, restera le plus marquant de votre expérience au programme du Festival?

Deux choses demeureront marquantes de mon expérience : d’abord, les relations tissées, tant avec les acteurs de l’industrie musicale qu’avec les jeunes talents avec qui j’ai partagé cette magnifique expérience. Ces relations sont, à mes yeux, d’une grande richesse et importantes dans ma vie. D’autre part, l’importance de l’authenticité demeurera, je l’espère, centrale dans le développement de ma carrière, mais aussi dans mon cheminement personnel, et saura me propulser pendant encore plusieurs années!

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À VENIR POUR ARIANE BRISSON

  • Écoutez son premier album pour flûte et piano d’Ariane Brisson et du pianiste Olivier Hébert-Bouchard sous étiquette ATMA Classique, Mythes, sur lequel figurent exclusivement des transcriptions originales de la flûtiste : ÉCOUTER ;
  • Ariane participe à Casse Noisettes – Les Grands Ballets à la Salle Wilfrid- Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 30 décembre 2022 ;
  • Pour connaître tous ses évènements : https://arianebrisson.com/fr/evenements/saison-2022-2023

Le projet de mentorat du Festival de Lanaudière est rendu possible grâce à la générosité de la Fondation Père-Lindsay et du Fonds Jacques-Martin.

Crédits-photos : Martin Girard & Agence BigJaw